Claude Louis Maurice est né le 25 septembre 1892 à Allèves, frère de Jean Marie César. A son incorporation il est dit "fromager à Héry sur Alby".

1,57 mètre, cheveux chatains, yeux bleus, il est incorporé sous le matricule 2846, le 8 octobre 1913 au 13 Bataillon de chasseurs à pieds en garnison à Chambéry.

Il est promu Caporal le 25 janvier 1915 et sergent le 18 septembre 1916.

Il est tué à l'ennemi le 5 novembre 1916, à 17 heures, à Sailly Saillisel (Somme). 

LE 13^ème B.C.A. – SAILLY - SAILLISEL - Historique. 

"Au début de novembre 1916 le bataillon repartait pour la Somme, et fut engage devant SAILLISEL dans un terrain boueux bombardé, crevé de trous d'eau, sous une pluie de tous les instants. Les fatigues furent grandes ; tous durent faire appel à toute leur énergie pour tenir sans faiblir dans ce secteur mémorable. Tous, chefs et chasseurs, vécurent là la même vie, dure de fatigues et de périls, cette vie de peines communes qui donne confiance à tous et resserre les lieus d'affection. Le Bataillon resta toujours une troupe d'attaque parce que les chefs connaissaient leurs chasseurs et les aimaient et qu'ils en étaient payés de retour. La confiance réciproque des hommes et des chefs, le 13e la possédait au plus haut degré."

Ce régiment, fidèle à sa devise "Sans peur et sans reproche" obtient sept citations durant la Première Guerre Mondiale et reçoit la fourragère aux couleurs  de la médaille militaire.

Si la dépouille non identifiée de Claude Louis Maurice a été retrouvée, il est vraisemblablement  inhumé dans l'un des quatre ossuaires  du cimetière militaire de Rancourt, la plus grande Nécropole Nationale Française de la Somme, où sont regroupés sur 28.000 mètres carrés 8.566 corps dont 5.327 en tombes individuelles et 3.239 en ossuaires.

DAGAND Claude Louis Maurice a été cité à l''ordre de la 1ère Brigade :

"Au front depuis le début de la campagne a toujours donné le plus bel exemple de courage et d'allant. Le 3 septembre 1915, son sergent ayant été blessé, a pris le commandement de la demie section et l'a bravement entrainée en avant jusqu'à la tranchée ennemie."

Il est décoré de la Croix de Guerre avec Etoile de Bronze, à titre posthume.

En l'absence de journal de marche du 13ème BCA, j'ai recherché la journée du 3 septembre 1915 qui a valu à Claude Louis la citation ci-dessus.

Du 1er au 11 septembre 1915, le 13 ème BCA est mis à la disposition de la 81ème Brigade d'Infanterie dont fait partie le 152 ème Régiment d'Infanterie. Dans son Journal de Marche on peut lire : "1er septembre 1915. Le 13 ème Alpins qui doit relever dans la nuit du 2 au 3 septembre les deux bataillons du 152ème sur l'Hilsenfirst, commence à arriver dans l'après midi. 2 septembre :  dans la nuit, à 22 heures, commence la relève des deux bataillons en ligne du 152 par le 13ème Alpins. 3 septembre : la relève se termine à 3 heures du matin, sans incident. ( ....) 10 septembre à 120 heures : le 1er bataillon relève le 13ème alpins sur les emplacements antérieurements occupés : ouvrage en U, l'Epaulette et Bois en Brosse.
(le 152ème rejoint ses positions sur l'Hilsenfirst)  

 Un récit de Paul André DROUET, Sous-Lieutenant au 152ème, donne quelques précision sur l'Hilsenfirst : 

"L'Hilsenfirst est français depuis le 24 juin, c'est un des sommets les plus élevés des Vosges. Nous en occupons juste la crête et ma Cie est sur le point culminant. Nous avons une vue splendide, Munster est à nos pieds, Metzeral, au nord, la plaine d'Alsace s'étend devant nous jusqu'au Rhin. Nous assistons aux combats furieux qui se livrent près de nous au Lingekopf et au Barenkopf. 
Derrière nous, nous avons la crête frontière, le Hohneck, le col de la Schlucht que les allemands bombardent avec des obus de 420, le col du Bonhomme, etc, etc..."