DAGAND  Francis

Mort à Allèves, le 28 avril 1920, de la suite de maladie contractée en service.


DAGAND Francis est né à Allèves le 27 septembre 1891, fils de Jean Pierre dit "Le Guite" (les Fiornet d'Aiguebelette) aubergiste au Platet à Aiguebelette et de FRENOD Rosine.

Francis avait 5 frères et soeurs :

= Céline, née le 10 décembre 1993, dont descendance.
= Emile, né le 22 décembre 1896
= Léontine, née le 03 juin 1901
= Philippe, né le 17 février 1904, dont descendance.
= Félicie, née le 01 octobre 1909, dont descendance.


1,77 mètre, cheveux chatains, yeux bleus, Francis est incorporé le 08 octobre 1913 au 97ème Régiment d'Infanterie de Bourg Saint Maurice sous le matricule 4927.

Il est fait prisonnier le 02 octobre 1914 à Wancourt et interné à Zerbst d'où il sera rapatrié le 18 janvier 1919.

1ère bataille d'Artois - 1er et 2 octobre 1914 - Historique du Régiment :

L'ARTOIS 1914. 

"Le 30 septembre, la division débarquait à Arras et dans les gares voisines.

Le 97 est réduit à trois bataillons, car les pertes en cadres et en effectifs n'ont pu être comblées malgré l'arrivée de nombreux renforts ; chacun regarde la ville, les cafés, les maga­sins et escompte les douceurs d'un repos bien gagné,

1er octobre. Alerte ! Alerte ! L'ennemi est en force à Cambrai, de grosses masses en débouchent, s'avancent vers l'Ouest. La division BARBOT leur barrera le passage et couvrira Arras. Le 97 reçoit l'ordre de se porter de suite sur Guémappe et Wancourt, il s'y établira en avant postes, avec à droite les chasseurs, à gauche le 159. La consigne est de tenir.

Le régiment s'ébranle bientôt : il fait nuit, rares sont les cartes, plus rares encore les boussoles. Les bataillons de tête 1 & 3 s'avancent avec prudence dans l'inconnu. Parvenus aux abords des villages ils sont accueillis par une vive fusillade. Ils s'arrêtent, s'organisent non sans de grosses difficultés. Au petit jour ils sont assaillis de toutes parts : un brouillard épais les enveloppe et rend toute liaison impossible, on résiste sur place, on se défend avec acharnement, mais débordés par le nombre les groupes terrible­ment éprouvés, en particulier ceux du 2eme & 3eme bataillons, se replient lentement vers Arras sans cesser de combattre.

Le brouillard s'est levé, la retraite sur ce grand plateau dénudé est des plus difficiles, car maintenant du côté allemand fusils, mitrailleuses crépitent sans relâche et les canons se sont mis de la partie. Plus de la moitié de l'effectif est par terre, tous les officiers supérieurs sont tombés, il reste deux capitaines, et pourtant les derniers survivants des 2eme & 3eme batail­lons sous les ordres du capitaine BOZONNAT, du lieutenant TROUSSET, de l'officier-payeur lui-même le lieutenant MAYOUSSE qui à moitié sourd, est accouru seconder les der­niers camarades, s'incrustent sur le sol, font des prodiges d'héroïsme et parviennent à enrayer l'avance ennemie. Le 1er bataillon à gauche, moins fortement pressé, se retire en bon ordre. Faisant front avec une maîtrise parfaite il s'établit à hauteur des débris des deux autres, for­mant avec eux une ligne qui tiendra jusqu'au soir. Son chef, le commandant HUBERDEAU, prend le commandement du régiment réduit à six compagnies. Les pertes ont été des plus lourdes au cours de la journée, il reste mille hommes, mais le sacrifice n'est pas vain, Arras n'a pas été atteint par l'ennemi."

Dans le journal de marche du Régiment on peut lire que cette bataille des 1er et 02 octobre 1914 aura fait 1120 hommes tués, blessés ou disparus.

Zerbst : Camp de prisonniers militaire (soldats) situé dans le Anhalt, au Sud-est de Magdeburg, à 2Km de la ville de Zerbst (cité bourgeoise d'environ 30.000 habitants). Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 24 Mai 1917, à cette date, il y a 2.324 prisonniers dont 1.201 français, le camp peut détenir environ 12.000 prisonniers, il reste 9.322 prisonniers répartis dans des détachements de travail dont 2.631 français. 

 Ce camp débute son existence vers le mois d'Octobre 1914, il s'y trouve, à cette date, une majorité de français, quelques anglais et belges.

"Les prisonniers sont répartis en huit compagnies, comprenant chacune environ 1.400 à 1.500 hommes qui disposent de six baraquements et d'un terrain de 10 à 12.000 mètres carrés de superficie. Chaque baraque mesure 60 mètres de long sur 10 de large. Une cloison la divise en deux compartiments qui donnent asile chacun à 5 escouades de 25 hommes. (...) Une des baraques sert de bureau et d'atelier, et est affectée aux secrétaires, tailleurs, cordonniers, menuisiers et peintres travaillant pour les Allemands sans aucune rémunération. Vers les derniers jours du mois (Octobre), 4.000 Russes environ viennent partager notre captivité. Ils arrivent d'autres camps sans doute trop proches de la frontière de Silésie." (extrait du Pays de France 1916). 

A une certaine date, se trouvent environ 12.000 prisonniers dans le camp. L'infirmerie a été installée dans une baraque vide, elle est tenue par des majors et infirmiers français, 3 Russes et 1 anglais. D'Août 1914 à Janvier 1915, le camp ne dispose ni de lumière, ni de douches (3 robinets pour 1.500 hommes), ni de poêles, ni de charbon. Environ 200 Km de fils de fer barbelés entourent le camp sur une hauteur approximative de 3 mètres, et 4 canons sont braqués sur le camp, surveillé par 300 hommes et des chiens policiers ; les fouilles sont nombreuses et les circulaires également. Dans ce camp se trouvent des civils, notamment du Nord et de l'Aisne (région de Soissons). La punition du poteau est pratiquée dans ce camp. Début Mars 1915, quelques cas de typhus font leur apparition, il faudra environ 40 jours pour endiguer l'épidémie naissante. Courant Mai (1915) une "bibliothèque est inaugurée, et au début du mois, un lazaret, construit à proximité du cimetière du camp (auparavant, les morts étaient enterrés au cimetière de la ville, mais il fut vite encombré). Au mois de Mai, diverses installations voient le jour en prévision des visites des neutres, les premiers détachements de travail sont également organisés. Il semblerait que l'un d'entre eux, chez un propriétaire d'une usine électrique, était destiné à la fabrication des obus, les autres détachements employaient les prisonniers au travail dans des usines (principalement des fonderies), sur les routes, dans les marais, les bois et les champs, certains prisonniers seront envoyés chez Krupp (à Essen ?). 

Le 21 mars 1919, Francis passe alors au 30ème Régiment d'Infanterie avant d'être réformé définitivement le 13 décembre 1919 pour "bacillose pulmonaire bilatérale évolutive".

Le 28 avril 1920, Francis décèdera de cette maladie (tuberculose pulmonaire) contractée en service.



Sa pierre tombale au cimetière d'Allèves.





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