DEVILLE Jules Louis - Mort
pour la France le 21 août 1914
Inhumé au Cimetière Militaire
de Sarraltroff
DEVILLE Jules Louis est né le 16
septembre 1888 à Versoix (Canton de Genève), fils de Jean - originaire
de Limoges - et de Amélie SERVEL - originaire de Thoiry. Matricule 4457
au recrutement de la Seine, 3ème bureau, il est instituteur à
Allèves depuis le 1er octobre 1911 lorsque survient la mobilisation générale
de 1914. Sous lieutenant de réserve, il est incorporé au 29ème
Régiment d'Infanterie, 3ème bataillon du Commandant Aubert, 9ème
compagnie avec le Capitaine JORDAN et le sous lieutenant HERMITTE.
Historique du 29ème RI.
"Le 6 aout 1914, le 29e régiment (32eme brigade, 16eme
division, 8e corps d'armée) quitte Autun, a l'effectif de 3.345 hommes, pour
gagner la frontière de l'Est. La veille, le colonel Delaunay, son chef, l'a
réuni et, dans une allocution vibrante, a su faire passer dans l'âme de chacun
le souffle d'ardent patriotisme qui l'anime. L'enthousiasme est grand et c'est
en chantant, dans les trains couverts de fleurs, que les bataillons arrivent
successivement à Charmes, ou a lieu le débarquement.
CAMPAGNE DE LORRAINE : SARREBOURG - LA MORTAGNE - CLEZENTAINE
Des étapes à la Verrerie de Porcieux, Moriville, Clezentaine,
Domptail, amènent le régiment dans la région de Sainte-Pole-Montigny-Reherrey,
où ont lieu les premiers engagements, le 12 aout, avec de faibles éléments avancés
de l'ennemi.
Le 14, se livre le premier combat sérieux et le 29e enlève
brillamment le village de Domevre, puis les bois situés au nord, dans la direction
de Verdenal. Les Allemands se replient alors avec une rapidité inattendue. Le
15 aout, le régiment traverse Blamont, puis la frontière, et, le 18, il prend
position dans les bois au nord-ouest de la Sarre, au nord de Sarrebourg.
Pendant la journée du 19 et la matinée du 20, nos troupes
sont soumises a un bombardement d'artillerie lourde d'une intensité extrême.
L'attaque projetée sur les versants sud-est de la Sarre, trop fortement défendus,
ne peut être exécutée. Les éléments voisins ne peuvent davantage progresser.
Le 20, à 13 heures, le colonel Delaunay est blessé et passe
le commandement du régiment au commandant Aubert, qui, blessé à son tour, délègue
ses pouvoirs au commandant de Belenet. Nos pertes sont lourdes ; les éléments
avancés, pressés par l'ennemi, sont obligés de se replier et la retraite est
ordonnée. Celle-ci s'exécute en ordre, couverte par des éléments d'arrière-garde
qui se replient en combattant pied à pied.
Pendant les journées des 21,22 et 23, la 16e division d'infanterie
continue par ordre son mouvement de repli, mais sans que la poussée de l'ennemi
se fasse pressante. Elle s'arrête à l'ouest de la Mortagne.
Le 29 aout, le 29e est en avant-postes à Clezentaine et au
sud-est de ce village, dans les bois de Fays. A 9 heures, les Allemands débouchent
en grand nombre de Deinvillers et du bois des Corres. Leur attaque est appuyée
par une puissante artillerie. Pendant toute la journée, la lutte est très chaude,
des renforts sont envoyés et, après des alternatives diverses, les allemands
qui, vers 17 heures, avaient pris pied dans les bois de Fays et dans Clezentaine,
sont repoussés avec de très grosses pertes. A la nuit tombante, ils s'enfuient
en désordre vers Deinvillers et la Mortagne.
Pendant les journées qui suivent, jusqu'au 10 septembre, le
régiment occupe les avant-postes dans les bois de Fays, du Chaufour, puis à
Deinvillers et enfin devant Xaffevillers. Le 11 septembre, l'ennemi est signalé
se retirant devant le groupement des Vosges. Des reconnaissances suffisamment
fortes pour surmonter une première résistance doivent être envoyées sur les
lignes adverses. Cette action est confiée au 29e régiment d'infanterie sur Xaffevillers.
La 11e compagnie attaque le village a 22 heures et, n'ayant trouvé qu'une faible
résistance, s'y installe sans pertes. Renseigné sur le départ précipité de l'ennemi,
le régiment gagne, le 12, Domptail, puis Fontenoy-la-Joute, que les Allemands
avaient évacué le matin même. Des le lendemain, ordre est donne de gagner Bayon,
d'ou le régiment est transporte, par chemin de fer, sur les bords de la Meuse,
dans la région de Saint-Mihiel."
Il est déclaré tué
à l'ennemi le 20 août 1914, mais le journal de marche de son régiment
le mentionne mort au cours de la journée du 21 août. Ce jour là,
le 3ème bataillon occupe la cote 309
au sud d'Heming pour défendre le pont sur le canal de la route Strasbourg
- Paris.
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DEVILLE Jules Louis est inhumé,
tombe numéro 7, au Cimetière militaire
de Sarraltroff qui réunit sur 900 mètres carrés, les corps
de 278 soldats français identifiés (227 en ossuaire - 51 en tombes
individuelles) - 115 inconnus (dont 2 en tombes individuelles) et 80 soldats
allemands.
Pour les journées des 19, 20 et
21 août 1914, le journal de marche du 29 RI mentionne 35 tués,
398 disparus et 216 blessés (dont certains mourront).
DEVILLE Jules sera décoré
de la Croix de Guerre et de la Légion d'Honneur à titre posthume.