MERMET  André

Mort pour la France le 04 octobre 1918 à Omissy (Aisne)


 

André MERMET  est né à Allèves le 11 mai 1894, fils de Jean Marie et de Marguerite SINOPE.

 

 Son père, Jean Marie MERMET, né en 1857 (de Jacques et de Marguerite DAGAN D "Jobet")

 = épouse en premières noces Jeanne DAGAND "Jobbet", d'où Jean et Louis, mariés à Paris.

  = en secondes noces en 1888, Marguerite SINOPE, fille adoptive de Jacques DAGAND "Jobet", le père de sa 1ère épouse, d'où Delphine,  Eugénie et André.

  

Jean Marie MERMET a un frère : François, marié à Louise Marie CLERC, d'où Victor MERMET, mort pour la France en Novembre 1914.




1,57 mètre, cheveux chatains clairs, yeux marron foncé, MERMET André est incorporé au 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins de Chambéry, le 15 décembre 1914, sous le matricule 4721.

Dans la Somme, le 20 septembre 1916, il est blessé à la cuisse gauche. En l'absence de Journal de marche du régiment, on peut lire dans l'historique : "Le 20 septembre, a donné (le 13ème BCA) une nouvelle preuve de ses belles qualités militaires, en repoussant avec des effectifs très réduits une attaque vigoureuse de l'ennemi auquel il a fait de nombreux prisonniers et infligé de lourdes pertes."

Il est possible de retracer la marche du 13è BCA à travers :
1°) - le journal de marche des brigades de chasseurs à pieds - 1ère Brigade - période du 14 décembre 1914 au 28 novembre 1916.
2°) - le journal des groupes de bataillons de chasseurs alpins - 13ème BCA fait partie du 1er groupe à voir dans 4ème groupement - période du 28 décembre 1916 au 2 mars 1919.

Par le journal de marche de la 1ère Brigade de chasseurs à pieds, on apprend que le 13ème BCA est lourdement mis à l'épreuve le 20 septembre 1916 devant Rancourt : "Le 20 septembre 1916, dès 06 heures 20 du matin, l'artillerie allemande commençait un violent bombardement sur les 1ères lignes de la 1ère brigade de chasseurs, occupées par le 13 BCA, sur le chemin de Le Priez à la route de Béthune, entre le carrefour à 400 mètres S.O du cimetière et le carrefour du chemin de Rancourt à Le Forest"
Les pertes seront lourdes pour le 13 ème BCA :  134 chasseurs et 3 officiers blessés (dont André MERMET) - 63 chasseurs tués dont 30 disparus et 1 officier.

En ce qui concerne le 04 octobre 1918, journée au cours de laquelle il trouva la mort, on apprend par le Journal de marche du 23ème BCA que ce même jour, il reçoit l'ordre à 10 heures, de laisser libre pour le 13ème BCA la Tranchée du Frelon, au sud-ouest du village de Le Tronquoy.
Le journal de marche de la 1ère brigade nous apprend  que le 13ème BCA quitte la tranchée du Frelon à 12 heures pour remplacer le 15ème BCA dans ses emplacements du Tronquoy.  C'est vraisemblablement au cours de ce déplacement : tranchée du Frelon/Le Tronquoy que MERMET André est tué à l'ennemi, à 14 heures, à Omissy, près de Saint Quentin.

C'est ce qu'il ressort de sa citation à l'ordre du 13ème BCA, numéro 216 du 15 octobre 1918 : "Bon chasseur, a été tué pendant la marche d'approche au combat du 8 octobre 1918."

Historique du régiment :

"Après un repos de 3 semaines à Maignelay, le 13 ème BCA, complètement reconstitué, part en chemin de fer le 29 septembre et débarque à Nesle, d'où, par étapes, il se porte dans la région de Roupy, au contact de la fameuse position Hindenburg. 
Le 30 septembre, avec le 7ème et le 47 ème, ils vont à Fayet."

Journal de marche du 7ème BCA.

1er Octobre - Scénario : Franchissement du canal par le 47ème BCA avec pour objectifs à atteindre : Morcourt - Tranchée des Huitres et Ferme Tilloy. (Le canal de Saint Quentin ne sera franchi à Morcourt, que le 6 octobre)

"Le 13ème BCA liera son mouvement à celui du 47ème, en le suivant, en le couvrant en arrière et à droite, en aidant son mouvement par débordement des obstacles".

 
 Journal de marche du 23 ème BCA.

3 octobre - "22 heures : le bataillon reçoit l'ordre de se porter à la disposition du Commandant Cormier, commandant un groupe composé des 7°, 13° et 15° BCA, qui a pour mission d'étayer une attaque de la 47 ème division."

4 octobre - Le bataillon, sans avoir pu faire aucune reconnaissance préalable, se porte vers la Tranchée du Frelon, au sud-ouest du village de Le Tronquoy.

A 10 heures, le bataillon reçoit l'ordre de laisser la Tranchée du Frelon libre pour le 13 ème BCA."

Article paru dans "L'Express du Midi" le vendredi 4 octobre 1918.

 

"Dans Saint Quentin - Front français, 3 octobre.

Saint Quentin ne renferme plus un seul civil, les Allemands ayant emmené de force tous les habitants.

Plusieurs quartiers sont en flammes, l'Hôtel de ville semblerait intact, mais on suppose qu'il est miné.

Quant à la cathédrale, elle conserve sa silhouette extérieure, sans toiture, mais elle est ravagée par les incendies que les Allemands y ont allumés.

Les obus ennemis explosifs et toxiques continuent à pleuvoir sur la ville.

Les français sont dans Omissy, à moins d'un kilomètre à l'Est de Saint Quentin ; de là on a pu se rendre compte que les grandes colonnes de fumée que l'on apercevait sur Saint Quentin provenaient d'incendies distincts et locaux et que la ville n'était pas devenue un brasier."


La ligne Hindenburg.



"C’est pendant la dernière partie de la bataille de la Somme que l’état-major allemand, tirant très rapidement les leçons de l’offensive alliée en cours, prend la décision d’édifier une nouvelle ligne de défense, apothéose des techniques de la fortification allemande sur le front ouest. Cette « ligne Siegfried » (ou « ligne Hindenburg » pour les Alliés) est établie très en arrière du front existant, à une distance variant de 10 à 50 km. Structurellement, il s’agit d’un système constitué de zones fortifiées reliées entre elles par des cordons défensifs, qui doit d’étendre de la mer du Nord à Verdun.
La ligne Hindenburg est formée de cinq zones opérationnelles (Stellungen), dont les noms sont tirés de la mythologie germanique ; du nord au sud : Wotan, Siegfried, Alberich, Brunhilde, Kriemhilde.
La plus puissante est Siegfried : elle relie Lens à Reims, sur 160 km. Elle est réalisée en cinq mois seulement, grâce au recours à plus de 500 000 ouvriers, des civils allemands et des prisonniers de guerre russes. Elle est constituée de tranchées profondes (5 mètres, largeur 4 km) et d’abris souterrains ; devant la première ligne, des ceintures de barbelés larges au minimum de 20 mètres. Les casemates de tir et les abris sont protégés par du béton armé et des plaques d’acier. En outre, trois kilomètres environ devant la ligne principale, a été disposée une ligne d’avant-postes, plus légèrement défendue, destinée à ralentir les troupes assaillantes. La « zone de bataille » proprement dite, profonde de 2 kilomètres, est couverte par un véritable barrage d’artillerie  et de mitrailleuses, apte à éliminer toute infanterie adverse. Ultérieurement, des fossés antichars seront creusés devant les premières lignes. 

C’est en septembre 1918 que les Alliés entreprennent d’attaquer la ligne Hindenburg, en utilisant massivement les chars. Elle est totalement submergée le 10 octobre ; la victoire finale des Alliés est en marche."

 Yves LE MANER
Directeur de La Coupole, Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais.

André MERMET est inhumé dans la Nécropole Nationale de Saint Quentin, tombe individuelle 2349.

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