MERMET  Victor

Mort pour la France le 1er Novembre 1914.



MERMET Victor est né à allèves le 27 avril 1876, fils de François et de CLERC Louise Marie. 
Il avait épousé DAGAND Anne Jeanne Alexandrine, fille de François, d'où sont issus deux garçons :

= Marcel, né en 1903, qui épousera Marthe BOGET, dont descendance.
= Maxime, né en 1906, qui épousera Yvonne SANSON, dont descendance.

Matricule 248 au recrutement d'Annecy, il est incorporé au 52ème régiment d'Infanterie.  
Victor MERMET  
meurt de ses blessures reçus aux combats de Lihons (Somme) le 1er novembre 1914. 
(le tribunal d'Annecy, après examen des pièces, le déclare Mort pour la France le 5 novembre 1914).

Extraits de l'historique du 52 régiment d'infanterie relatant les dures journées des 31 octobre et 1er novembre 1914 :

 "Après quelques jours de repos à Rosières, le régiment occupe Lihons et ses abords. Le 30 octobre, le 2e bataillon a fait un bond en avant, s'emparant de la cote 101 et creusant des tranchées en avant des mines de la ferme brûlée. Le 31 octobre, dès 6heures, l'ennemi commence un violent bombardement qui dure jusqu'à  9h 15. Plus de 10.000 obus de tous calibres tombent sur le village de Lihons, et en particulier sur les tranchées occupées par les  5ème et 9ème compagnies. Les pertes subies sont considérables, les tranchées bouleversées. Immédiatement après la dernière rafale, l'infanterie attaque vivement  et en masse sur tout le front, réussit à crever la ligne et à pénétrer dans le village. Il est 9h 30. Une mitrailleuse installée dans une maison, à la deuxième ligne de défense,  sur affut improvisé par le sous-lieutenant FAVIER, ouvre le feu et arrête net l'assaillant qui se jette dans les maisons à droite et à gauche, pour progresser ensuite par infiltration. Le sous-lieutenant FAVIER est secondé par un caporal mitrailleur et un armurier: le caporal est tué, l'armurier devient fou: il continue à servir seul sa pièce.

A 11 heures, le capitaine MARTIN lance la 11e compagnie en contre-attaque dans le village, une section par le nord, trois sections par le sud. La progression de l'ennemi qui est parvenu jusqu'à 150 mètres à l'est de la Place est définitivement arrêtée. Les Allemands, s'installent dans les maisons et s'y organisent : de là ils tirent sur les tranchées qu'ils prennent d'enfilade. Le capitaine FAUX, commandant le 3e bataillon, le lieutenant ROUX, pris sous un tas de cadavres, ne peuvent faire un mouvement, l'ennemi tirant sur tout ce qu'il voit remuer. Deux sections de réserve de la 10e compagnie sont engagées pour s'appuyer à celles de la 9e qui n'ont pas cédé et pour se rabattre par les vergers sur les maisons du côté sud de la rue. A midi, la 2e compagnie, réserve de brigade au bois Caire, vient renforcer le centre de la 11e compagnie. Puis, entre 14 et 15 heures, l'arrivée d'une compagnie du 14e bataillon de chasseurs et d'une compagnie du 7e bataillon de chasseurs va permettre les efforts successifs réussissant à refouler l'ennemi  de la partie sud de la rue de Chaumes et réoccuper une partie des tranchées.

Une contre-attaque de trois compagnies du 53e bataillon de chasseurs sera lancée à la tombée de la nuit dans la partie nord de la rue de Chaumes. Le mouvement étant arrêté par le feu d'un groupe occupant une maison isolée, on amène à bras une pièce de 75 du 2e R.A à 40 mètres de la maison: la pièce tire quelques obus, les chasseurs peuvent occuper la maison où ils trouvent de nombreux morts et blessés.

Le 1er novembre au matin, la progression reprend lentement, elle se continue toute la journée maison par maison. A 16 heures le capitaine MARTIN, commandant le secteur, se jette à la tête d'une patrouille de chasseurs dans la dernière tranchée qui est immédiatement réoccupée. Le 31 octobre après deux assauts meurtriers, l'ennemi avait réussi à s'emparer des tranchées de la cote 101 dont les défenseurs étaient submergés par des for ces très supérieures. Néanmoins, un nouvel assaut, dans la soirée, a pu être brisé ainsi que les attaques du lendemain.

Pendant toutes ces attaques il faut signaler plus particulièrement la section de l'adjudant COUSSON. 5e compagnie, qui occupait en poste avancé une tranchée sur le chemin du Pressoir-Nord. Cette section, noyée dans les attaques, résiste énergiquement, perd les trois quarts de son effectif, mais garde sa tranchée.

Le 2 novembre au soir, le régiment a repris toutes ses positions, sauf les tranchées de la cote 101 qui, d'ailleurs, n'avait été occupée que le 30, tardivement sans pouvoir être organisée. Le 52e avait fourni un effort considérable, barrant la route à des troupes de deux divisions; les numéros relevés sur les morts ont permis de constater que nous avions eu affaire aux 60e. 70e. 17e. 174e. 137e et 138e régiments.

 Nos pertes étaient lourdes - 10 officiers. 610 hommes."

Ci-dessous, les tranchées dans Lihons.

Si le corps de Victor a été retrouvé, il se trouve peut être à la Nécropole Nationale de Lihons.

Située au bord de la D337, entre Harbonnières et Lihons, d'une surface de 25.857 m², cette nécropole contient 6.581 corps dont 1.638 en ossuaires. On y trouve également six tombes de soldats britanniques.
En 1915, un petit cimetière fut édifié ici par les troupes françaises. Mais une grande partie des corps inhumés ici sont ceux d'hommes tombés au cours des combats de la bataille de la Somme (1er juillet / 18 novembre 1916). A cette époque, Lihons n'était plus que ruines depuis longtemps, bombardé par les uns et les autres durant des mois.
En mars 1917, le secteur passa sous contrôle britannique et le resta jusqu'à l'offensive allemande en Picardie, un an plus tard. Il sera alors repris au cours de la contre-offensive alliée menée dans le Santerre à partir du 8 août 1918.
En 1919, les tombes provenant d'autres cimetières, situés dans un secteur proche, furent rassemblées ici. Elles provenaient de Framerville, Herleville, Foucaucourt, Harbonnières, Assevillers, Belloy-en-Santerre, Cayeux, Le Quesnel et Fontaine-les-Cappy.


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